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Lucie

Premiers pas sénégaulois


Le 13/11 Arrivée à Dakar après un vol plutôt sympa. Le chauffeur envoyé par nos amis est là et nous partons gaiment en direction de la Somone. Le paysage ressemble à tous les pays d'Afrique que nous avons traversé. Pistes poussiéreuses, cahutes branlantes. Mais plus nous approchons de la petite côte (Saly - La Somone), plus les maisons se redressent, et les voitures s'embourgeoisent. Nous voilà dans le fief des Français ayant choisi de vivre une partie de l'année au soleil. C'est ainsi que la course en taxi nous coûtera 30 euros, un prix quasi parisien. Il s'arrête au fond d'une ruelle devant un portail fermé, et des murs d'enceinte. La maison qui se révèle est charmante, et la fatigue nous tombe dessus devant la chaleur ambiante. La fin de journée sert à retrouver un semblant de cohérence dans nos idées et à démêler les infos qui arrivent en masse. Le 14/11 On se balade un peu, histoire d'apprivoiser l'environnement immédiat et d'avoir quelques repères. La plage, la lagune, le village, le marché. Les cafés, les restaurants des « toubabs ». On prend rendez-vous pour une visite en bateau de la lagune le lendemain à l'aube. Le soir, on retourne en voiture au fond de la lagune. ça se construit, des maisons colossales pour sénégalais fortunés. Sans réflexion apparente pour la pérennité du lieu. On butte sur un balbuzard en train de finir une proie. Nous repartons sans le déranger. À la plage, l'ambiance est brumeuse et le ciel et la mer se confondent. À proximité du café où nous sacrifions au rituel de la bière africaine, fraîche et douce, des femmes siègent, tentant de vendre des bibelots pendant que les enfants se baignent et jouent. L'ambiance est paisible et le soleil se noie entre nuages et mer. Nous rentrons.

Le 15/11 Nous sommes à l'heure à la lagune mais notre guide, point. On l'appelle, il arrive en courant, l'esprit brumeux et la chemise à l'envers. Mais ne boudons pas notre plaisir, la balade en bateau est belle, l'atmosphère paisible, les oiseaux nombreux. En une heure et demie de balade, je vois des pélicans, des balbuzards, même des coyotes, des hérons en tous genres, tout est paisible. En fin de matinée, on va déjeuner dans un petit restau de l'autre côté de la lagune, accessible en bateau. Gambas, crevettes, pieds nus dans le sable. Balade le long de la mer, on aide un pêcheur à mettre sa barque à l'eau. Le bateau est très lourd, il le fait avancer par demi tours successifs et la mise à l'eau lui demande une certaine énergie. Le hasard des rencontres et conversations avec les Français du cru (les Sénégaulois) nous amène dans un petit aérodrome et c'est avec une certaine exaltation (mêlée d'un soupçon d'inquiétude quand même) que je me retrouve sur le siège d'un autogyre. Le décollage est fait en un tour de main, on survole la forêt de baobabs ( en voie de disparition, disons-le, car un lotissement s'y construit) et là, tout s'accélère. Il pique du nez, et je me retrouve en train de passer entre les arbres comme un bolide de jeu vidéo.

On survole les falaises de Popeguine, la côte entre Saly et les falaises, je reconnais tous les endroits que je vois depuis mon arrivée. Je peste contre le harnais de sécurité qui me retient au fauteuil, la tentation est grande de faire sauter les bretelles qui m'empêchent de me pencher assez pour cadrer les images correctement. Mais je me retiens, je ne voudrais pas avoir d'ennuis ou en attirer à mon pilote. On rentre trop vite. Mais je n'exclus pas de revenir ! Nous rencontrons un directeur d'école, très investi pour son école. Il nous parle très chaleureusement du pays bassiri et de la Casamance. Un chauffeur local nous propose ses services, pour le prix d'un 1/2 SMIC (35000 CFA) par jour. Ça nous paraît énorme, mais dans la moyenne de ce que nous avons déjà entendu. Le soir, dîner dans un restaurant du village le plus europeanisé de la petite côte . Jusqu'ici j'ai rencontré des Français plutôt investis dans la vie locale, là mon ressenti est tout autre. Retraités vivants "entre soi", couples mixtes (homme âgé et blanc et femme jeune et sénégalaise, mariés s'il y a un enfant). L'attente est longue, très longue et j'observe ce petit monde. Un orchestre, un cracheur de feu, et des danseuses au physique avantageux font monter la température de la salle, et les spectateurs, comme un seul homme, filment la scène avec leurs téléphones. Ma voisine de table, très investie après de l'ASFE (association solidaire des Français à l'étranger) me raconte qu'à la première visite d'un couple mixte (en vue d'un mariage) elle recommande désormais au monsieur : vasectomie et contrat de mariage... Elle me dit avoir à démêler des dossiers très très complexes et difficiles de divorces ou successions. À minuit, telle Cendrillon, on rentre. La vie nocturne bat son plein dans les rues et la conduite nocturne n'est pas une partie de plaisir. Les restaurants : Chez Bouba, sur la lagune Le soir : le Palais de la plage, anciennement Koutang Le 16 Le matin, on fait les courses, on cherche un peu de change, on achète un kilo de supers crevettes à 3000 CFA. On apprend aussi, triste nouvelle, le décès d'un jeune homme de 18 ans, qui aurait fait une "crise". Pas moyen d'en savoir plus. L'après-midi, balade en ville et sur la plage, et course au câble : je cherche à me procurer un câble, courant, j'ai un modèle et pourtant... Le soir en rentrant les nouvelles sont bonnes, l'école privée du village de la Somone a de nouveaux donateurs, grâce à l'énergie bouillonnante de notre hôte. Notre futur chauffeur vient, et à l'étude du budget et de l'itinéraire, on comprend que le prix annoncé ne comprend pas un certain nombre de choses. On s'explique un bon coup et on demande un prix sans surprises. ce qui nous amène à 45000 CFA quotidien ( presque 70 euros pour la voiture, le chauffeur et son logement et repas) . Ça paraît fou, compte tenu du SMIC local. Mais il est trop tard pour tergiverser et l'affaire est faite.

Espérons que tout se passera sans malentendus.

Le récit de la suite


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