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  • Lucie

Pushkar - Full moon


Ce matin, c'est le grand jour. La lune est pleine, le soleil se lève à peine et du lac montent des bruits incantatoires. C'est le moment de se fondre dans la foule...

Depuis quatre heures du matin, des pèlerins procèdent à leurs ablutions. Ils sont venus, par villages entiers, se purifier. Pushkar est une ville sacrée (d'où les restaurants végétariens et sans alcool)

Le tour du lac est envahi, et de la nourriture jonche le sol. Depuis plusieurs jours, des repas sont distribués gratuitement à tous, dans les temples, dans les rues, sur les ghats. Tout ça n'est pas sans engendrer quelques déchets que les efforts des gilets jaunes locaux (des femmes de base caste) balaient inlassablement. Mais les pigeons, singes et vaches sont également nourris par les pèlerins, et ces dernières se voient offrir des monceaux de feuilles tendres. Les graines pour pigeons recouvrent par endroit le sol sur plusieurs centimètres, et quand aux singes, ce sont les cacahuètes et les bananes dont ils raffolent qui leur sont offerts.

Nous retrouvons Sanjay notre guide et chauffeur pour faire connaissance, avec un petit aller/retour à Ajmer, sans grand intérêt. C'est surtout l'occasion de visualiser les longues files de pèlerins à pieds, ceux qui partent et ceux qui rentrent.

Et aussi de nous rappeler que l'Inde est une fourmilière, ce que nous avions presque déjà oublié. De quoi réfléchir à ce que nous voulons faire du reste de notre voyage. Mais je ne me fais pas d'illusion, nous n'aurons que fort peu de chance de sortir du circuit touristique.

De retour au lac, sous le soleil de l'après-midi, des odeurs puissantes saturent l'atmosphère. Épices, fritures, odeurs corporelles, déchets se marient en un improbable bouquet.

Une fois avalés nos momos de la terrasse du Hard Rock ( petits beignets tibétains) c'est le moment de profiter pour les dernières heures de Pushkar.

Je retrouve les cérémonies nocturnes de la veille, répétées en différents angles du lac. C'est puissant. Ce n'est pas encore fini que démarre un feu d'artifice, drôle d'idée. Je vois les lueurs d'écrans de smartphones qui ne savent plus où donner de la vidéo, hésiter entre la cérémonie et le feu d'artifice...

Le dîner, entrecoupé de nos quinte de toux, fait la part belle aux images fortes de ces derniers jours. Une petite fille qui fait boire une mendiante sans bras, exposée toute la journée au plein soleil, une autre mendiante qui expose sa jambe, probablement ébouillantée, et dont les articulations forment des angles improbables. L'enfant sans jambes, minutieusement maquillé et paré, déposé chaque matin sur un chariot à la vue de la foule.

Mais aussi l'harmonie des couleurs, la beauté des sourires innombrables reçus comme autant de lumières, la rencontre de Viki, le photographe indien. Les silhouettes des dromadaires à contre-jour. (Leur nombre est en constante diminution, je ne vous l'ai pas dit? Malgré les mesures de sauvegarde mises en place)

Si je savais dessiner, j'abandonnerai sans hésiter la photo pour mieux retranscrire tout cela. La «slow-picture»... Ne plus chasser l'image mais la composer, l'interprèter. Hélas, c'est tout à fait en dehors de mes compétences.

Sur ce, il est tard, je m'en vais rêver aux chevaux marwari, ces splendides et élégants destriers.

Le récit de la veille ici

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