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  • Lucie

Chez les Tsaatans, jour 2


Au matin, bien évidemment, il fait très frais sous notre tipi, et l'eau a gelé dans nos bouteilles. Mais, ô joie, notre hôte vient rallumer le feu, mort durant la nuit, alors que nous traînons encore. Cela nous facilite grandement la sortie des duvets... La journée va s'écouler, sous un soleil plutôt régulier, en visites chez les uns ou les autres, ou à en recevoir. Nous n'avons qu'une consigne, ne pas proposer ou accepter de vodka, dont les excès ne sont apparemment pas toujours bien gérés...

Les Tsaatans qui sont ici sont dans la taïga par choix, et ne sont pas nécessiteux. Ils reçoivent quelques touristes, vendent leur artisanat, et s'occupent de leur harde de rennes. Ils ne sont plus que 240 et ont des problèmes de consanguinité, tant pour leur troupeau que pour eux-mêmes. Leur survie sur la durée semble complexe.

Nous recevons la visite de deux femmes, la mère et la fille, accompagnées de ses deux enfants. Les visages sont burinés par le soleil, et nous offrons de petits cadeaux aux enfants. Ensuite, c'est un touriste Colombien qui débarque, en quête d'un chargeur pour son téléphone exsangue. Il est sous la houlette d'un nomade, qu'il a embauché comme guide. Il semble être parti sans aucun équipement, pas de manteau, pas de bonnes chaussures...

Puis, c'est l'heure d'aller regarder ce que les familles nous proposent d’acquérir, un artisanat dont le matériau essentiel est le renne, bien sûr.. Les manches des couteaux sont en os, et comme il n'y en a pas assez, nous filons sous un tipi boire le thé pendant que l'homme de l'art fabrique le couteau sous nos yeux et que sa femme coud des cordelettes en ruban pour les jeunes rennes. Pratique ! Sous le tipi, il n'y a pas de superflu, tout est organisé, et plutôt fonctionnel. La machine à coudre, une " Dragonfly", me fait rêver.

On enchaîne les visites. Dans un tipi voisin se trouve l'homme qui était l'hôte Virginie Effira dans Rendez-vous en terre inconnue. Il nous reçoit très agréablement, et est parfaitement à l'aise, souriant et détendu. Dans un autre, nous retrouvons la femme de tout à l'heure et ses deux enfants, et là stupeur, ils regardent la télé !

Nous passons également de grands moments dehors, à regarder comment le temps s'écoule quand on vit dans une tribu Tsaatan... Une femme part avec un grand sac plastique pour le remplir de neige, pour la cuisine, une autre range sa réserve (sur pilotis), des hommes bricolent, des enfants jouent à la balançoire, des chiens chahutent ensemble...

En fin de journée, des hommes reviennent avec des rennes au village. Et c'est ainsi que nous nous sommes retrouvés à dos de rennes, à faire une petite balade aux alentours du village.

Notre soirée est gaie, paisible et légère. Nous sommes entre nous, mais des visiteurs à la démarche et à l'élocution pâteuse viennent chercher des soins. Notre guide joue du coton et du désinfectant, et tient à distance les curieux trop éméchés. Il nous raconte également les dessous du tournage d'un pseudo documentaire en Mongolie dont il a assuré la logistique, synopsis à l'appui. Tout est écrit à l'avance, dans les moindres détails. Les bras m'en tombent...

Le poêle est bourré à bloc, on se glisse dans les duvets et on occupe au mieux nos trois couchettes pour profiter de la nuit de repos à venir. C'est encore une journée riche que nous avons partagé.

Le récit de la veille ici

Le lendemain


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