Lucie Bressy
Fin de piste
La nuit est extrêmement hachée. Du vent, du bruit de vent, le claquement de la tente voisine, puis de la nôtre car le vent a nettement forci. À 7h30 on s'extirpe de la tente et miracle, l'autre est toujours entière ! On s'y réfugie. Bientôt le vent monte encore à tel point que je cramponne un des montants. Mais non, tout va bien. On finit le petit déjeuner, on plie comme on peut, on range et on s'en va. Il faut passer deux gués. Le premier n'est qu'une formalité pour Arnaud. Nous doublons des marcheurs et marcheuses, certains accompagnés d'un véhicule de logistique. Nous en embarquons une, cachée sous sa grande cape de pluie qui ruisselle. Elle marche seule, et son profil est d'une fraîcheur juvénile qui fait chaud au coeur. Elle semble extrêmement soulagée de traverser avec nous. Qu'est ce qui peut bien l'amener ici ???
Nous prenons donc la F261 toute la journée. Certains gués particulièrement difficiles ont été remplacés par des ponts, chouette. La piste est un peu moins rude qu'hier mais les paysages sont toujours aussi surprenants. Au milieu d'une belle montée, un parking semble inviter à la contemplation. Exact, un canyon révèle des splendeurs invisibles de la route.
La météo est triste, pas nous. On croise un rocher aux formes étranges, c'est Einhyrningur, la licorne. De quoi redonner du crédit aux légendes des islandais.
Nous arrivons dans la plaine de thorsmork, presque à regrets.
Le paysage change, les véhicules réapparaissent, de plus en plus nombreux.
Arrivés à Hvolsvöllur, on fait des courses, et on fait tous les pleins : véhicule, courses. Et en route pour le camping de selfoss, où un concentré de la civilisation nous attend. Gens charmants et incivilités. La soirée s'écoule, bien au chaud sous la grande tente.
Le camping de selfoss ici