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  • Lucie

Les cadeaux de dernière minute


Tôt le matin, nous partons pour une journée de nomadisme routier. Nous avons trois heures de route à peine pour rejoindre Kirkenes. Il nous en faudra plus de huit, pour nous arrêter, nous imprégner, nous perdre, et nous réjouir de cet état. Les rennes sont sur notre route et nous passons de longs moments à les observer.

C'est le premier cadeau.

On s'arrête également à Nesseby, qui abrite une église en bois dans un décor dépouillé qui invite à la sérénité. Nous reprenons la route, paisibles, en communion silencieuse avec la rudesse du lieu.

Mais aussi un brusque changement de cap, un détour instinctif, pour un village de fin de route, notre deuxième cadeau : Bugøynes. Un village tellement sinistré autrefois qu'il s'était mis en vente en page une d'un quotidien d'Oslo. Mais il a cherhcé et trouvé une idée de dernière chance, et a été sauvé par l'implantation d'une star : le king crabe, désormais bien acclimaté et dont la pêche assure un revenu confortable aux locaux.

Nous y dégustons en milieu d'après-midi (il n'y a pas d'heure pour les braves) une soupe de poisson en regardant deux de ces crabes géants faire des ronds dans l'eau de l'aquarium du bistrot-poste-boulangerie du village.

Il faut reprendre la route. Nous flânons jusqu'aux abords de Kirkenes, qu'on évite sans regrets.

Puis on suit une petite route qui nous mène à la toute proximité de la Russie, au point que nos téléphones changent d'heure. Le mauvais état de la route, la neige et la nuit qui arrive nous décourage de pousser jusqu'à l'extrémité et nous rebroussons sagement chemin.Le paysage est un paysage de taïga typique. Les bouleaux sont plus hauts. Le paysage est plus triste, presque hostile. Il est temps de regagner l'hôtel de notre dernière nuit, d'y dormir puis de regagner la France, et de quitter les cieux changeants de la Norvège du grand Nord. Pour une durée indéterminée.

A l'aéroport, nous rencontrons la propriétaire de notre logement d'Ekkeroy, qui nous parle des temps anciens, où les enfants samis, à 7 ans, partaient en pension loin de leur famille pour l'année, perdant tous leurs repères, jusqu'à leur langue puisque seul le norvégien était autorisé et qu'ils n'en connaissaient pas le premier mot. Sombre, sombre période, hélas connue par bien des pays.

Le récit de la veille ici

L'hotel de Kirkenes, avec des chambres de luxe transparentes, pour les aurores, et des chambres normales


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The end.

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