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  • Lucie

Pushkar - Journée mauvais plan


Oups, le taxi arrive à 4h15, en avance cette fois-ci, donc on part à peu près à l'heure prévue. Je discute pas mal avec Viki durant le trajet (plus de deux heures) et j'apprends des tas de choses. Son mariage a été quasi arrangé, même si l'arrivée de sites web de rencontres bouleverse la pratique habituelle des arrangements traditionnels. Il reste difficile de se marier en dehors de sa caste. Mais la jeune génération supporte moins bien la suite, la vision de la vie conjugale a évoluée et les envies de divorce sont fréquentes. Aussi coûteux, douloureux et complexes qu'ailleurs.

Il m'apprend également que depuis une dizaine d'années, de plus en plus de jeunes femmes indiennes souffrent d'ovaires polykystiques, ce qui se traduit par une pilosité excessive, du surpoids, des difficultés à concevoir, etc, etc. Il attribue cela au changement de mode de vie massif des dernières années, nourriture industrielle, sédentarisation...

Nous arrivons au lac salé pour le lever du soleil. Il y a des antilopes (Blue Bull de leur petit nom) !

Mais c'est le bide, des gardes nous interdisent de faire des photos, l'extraction du sel n'a pas lieu l'hiver, et le paysage est plat comme la main. On se console en prenant un thé dans le café, très couleur locale. Je laisse mon boîtier dans la voiture sciemment, mes compagnons n'ont pas d'état d'âme pour prendre des photos.

On décide de passer voir des villages anciens mais en vain, le gouvernement finançant les nouvelles maisons, tout est détruit par ici. On traverse ensuite une région de carrières de marbre, envahie d'une poussière fine et impalpable. Je songe avec tristesse et compassion aux poumons des gens qui y vivent et travaillent, des enfants qui y grandissent.

Pour éviter le fiasco, on se rabat sur le fort de krishangarth, mais, encore raté, il est transformé en hôtel. Il nous reste juste un banc d'énormes silures qui réclament à manger. On leur jette du pain et c'est le délire, à faire froid dans le dos!

Une violente piqûre sous la plante des pieds me fait déchausser et chercher à plusieurs reprises un caillou pointu. Je ne trouve rien, le mystère est complet.

Au retour nouveau thème de discussion : j'apprend que pour le permis voiture il ne faut qu'une leçon, que le permis coûte 90 roupies (un peu plus d'un euro!) Et que l'examen est une formalité. Et toutes les voitures, sans discrimination sont acceptées.

Suite au léger détour, une négociation serrée s'engage avec le chauffeur et Viki. Mais tout le monde campe sur ses positions et nous paierons le prix convenu.

À l'hôtel J'inspecte soigneusement pied et chaussure, et je comprends enfin, une longue épine d'acacia a transpercé ma semelle et ne sort que quand j'appuie pile à cet endroit. Redoutablement efficace et douloureux.

On part tester un nouveau café, sympa comme partout ici et pas trop mal, et ensuite je vais me faire masser en ville!

Le cou et les épaules ai-je précisé, aussi je suis surprise qu'elle me masse un peu les pieds, beaucoup les fesses, avant d'attaquer le dos avec une vigueur redoutable. Mon anglais est sans doute imparfait !

Je sors de là moitié groggy. Je pensais être sortie de cette foutue laryngite mais la poussière ambiante, de folie, me fait reculer de trois cases et retourner à la case départ.

On se décide à monter au Savitri Temple, mais la queue au téléphérique est impressionnante, et la file des 500 marches tout autant. Surtout que le soleil est presque déjà disparu. On reporte donc.

S'ensuit une balade entre chien et loup dans un paysage qui s'est considérablement vidé. J'immortalise une série d'images splendides avec le soleil rougeoyant. Avant de m'apercevoir que mon appareil est en mode surimpression, et qu'elles sont empilées par dix ! Une fois n'est pas coutume, je suis plutôt philosophe en matière de photo ratées, mais là je ne suis pas du tout contente de moi !!! Il ne me restera donc que le souvenir et quatre photos avant gardistes...

Je m'entends héler par un photographe qui a l'air de manipuler tout un studio photo et fais danser des femmes en costume. Curieuse, je m'approche, c'est le jeune homme avec qui j'ai traîné un peu hier au retour d'avoir suivi les dromadaires. Je les regarde faire. L'éclairage violent me semble rendre une ambiance très artificielle, mais je le complimente, à chacun sa pratique. Je suis hélée une nouvelle fois. C'est l'avantage d'avoir des habits très colorés, (j'ai trois tuniques pétantes interchangeables que j'avais acheté au Sri Lanka, mes filles n'en ont pas voulu), tout le monde me reconnaît de loin. Photographes, indiens, sadhus, marchands...

Cette fois ci ce sont mes amis indiens, décidément Pushkar est un petit monde.

On rentre par la fête foraine, ambiance bon enfant. Je ne teste pas les animations, le bruit ambiant me fait quitter les lieux rapidement. Et j'ai le souvenir d'une immense fête foraine nocturne au Sri Lanka, encore beaucoup beaucoup plus archaïque que celle ci. Nous étions les seuls européens et ça les avait tellement surpris qu'ils nous avaient fait rentrer sans payer.

On retourne dîner avec nos amis au resto d'hier. L'avantage c'est qu'on le laisse passer la commande, comme ça on découvre. Aujourd'hui c'est papad aloo, pommes de terre dans une sauce aux épinards, c'est délicieux. Comme apéro ginger lemon honey, je carbure à ça plusieurs fois par jour pour sauver le peu de voix qui me reste. Mais la couleur très foncée du breuvage qu'on m'apporte me rend prudente. Je trempe les lèvres, c'est incroyablement plus fort. La fumée me sort presque du nez! J'imagine qu'une armée compatissant a corsé la dose pour me soigner... Il faudra de nombreuses cuillerées à soupe de miel pour rendre la boisson envisageable et la soirée complète pour la boire.

Soirée agréable, conversation à bâtons rompus, échanges chaleureux. C'est l'heure d'aller récupérer le sommeil perdu. Pas d'écriture ce soir

Le récit de la veille ici


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