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  • Lucie

Bundi, flânerie.


Bien que l'hôtel soit dans une rue passante et juste à côté du muezzin, on n'ouvre l’œil que vers 7h. Je retrouve avec plaisir l'alcôve de ma chambrette. J'adore ce principe. Petit déjeuner sans intérêt gustatif mais néanmoins agréable. De la terrasse, je vois la vie de la rue qui s'éveille. Une femme se coiffe, un homme fait ses prières, un autre sa gymnastique. Les singes sont partout sur les toits.

À 9 heures on part à l'assaut de la citadelle, du fort, et du reste. Ça monte ! Pour ceux qui le font, prévoir de bonnes chaussures ( ça glisse) et un bâton (bien pour les singes, nombreux .Le site témoigne d'une splendeur déchue.

Un guide fond sur nous et nous suit, nous précède, nous ouvre toutes les portes, nous raconte, et fait tout ce qui est en son possible pour éveiller notre intérêt et notre bourse à roupies.

J'en retiens que le maharana local avait soixante-quatre femmes, dont deux épouses plus importantes, qui avaient leurs propres appartements, en hauteur et clos de murs.

Dans la chambre de la deuxième épouse, les fresques intérieures évoquent des combats d'éléphants que l'on faisait boire, en remplaçant l'eau de leurs abreuvoirs par du vin, du rhum,etc. Ce qui rendait l'éléphant stupide et agressif mais amusait beaucoup les spectateurs.

Les singes sont partout sur le chemin du fort, qui doit son charme à son délabrement esthétique, comme beaucoup de choses ici.

Au retour, séance selfie avec une classe de collège, carrément.

Je cherche ensuite le café repéré sur internet, ou on boit un ginger lemon tea de derrière les fagots, sur une terrasse grillagée à cause des singes, avec cardamome, poivre noir, citron et gingembre à gogo . Du coup on enchaîne sur un menu Improvisé, car le patron a ses idées. Il n'a pas de carte et cuisine à la demande.

En bas une manifestation politique défile. Dans la rue, l'agitation politique monte avec la proximité des élections, dans quelques jours.

Le patron arrive enfin, avec des portions de géant qu'on ne peut évidemment pas terminer.

Et pour ce festin, il nous demande 200 roupies. Je lui donne plus, parce que c'est fou quand même.

En rentrant on s'arrête dans un autre café pour un jus d'ananas frais cette fois. On y observe la rue avec toujours autant de plaisir.

La patronne accroche tous les touristes avec une vigueur et une énergie incroyable. Elle les repère de très loin.

Après la pause, l'après-midi nous mène au marché et dans les rues du bazar, rempli de petits métiers dont nous avons oublié jusqu'à l'existence. Fabricants de matelas, de pots en cuivre, de passoires. Tout à la main, un par un. On retombe sur des manifestations, tantôt l'un tantôt l'autre. Ça reste très bon enfant, et souvent en musique.

Les étals de légumes sont splendides, par la beauté des légumes et par l'arrangement somptueux des couleurs.

J'ai lu quelque part que le premier ministre avait dynamisé l'agriculture par l'utilisation des pesticides. Un choix à qui a permis au pays d'accéder à l'autosuffisance mais dont les conséquences sur l'environnement sont certainement lourds.

Dans la rue je vois plusieurs boutiques d'instruments de fanfare, c'est vraiment sympa.

On s'arrête au jardin public, plein de femmes et d'enfants. Nous sommes vraiment objets de curiosité et les enfants deviennent de plus en plus envahissants. On serre des mains à n'en plus finir, sourit à s'en décrocher la mâchoire mais je refuse de les prendre en photo, les sentant déjà surexcités.

Bundi est une petite ville, charmante.

Mais une fois qu'on a mis un pied chez la patronne du matin on est repéré d'encore plus loin... on finit donc la journée chez elle, pour un nième ginger lemon (je n'ai pas dormi de la nuit). Ses trois enfants sont là et j'en profite pour glaner quelques infos sur la scolarité. Les deux filles font des études et le fils aussi. Un indien de leur âge s'arrête et me raconte littéralement sa vie même si je ne comprends que la trame. Il est prof de maths pour adultes, vit à jaipur et veut évoluer. Il veut mon Facebook mon instagram et tutti quanti, et rêve de voyage.

Leur mère part faire des courses et leur ramène une friandise, des petits sachets de poudre sur lesquels ils se jettent. Je goûte prudemment, c'est simplement un masala prêt à l'emploi. Et ça dépote !

Tous veulent savoir ce qu'on pense de l'Inde.

De retour à l'hôtel on retrouve nos compatriotes, et la soirée s'écoule paisible, entre les chants du muezzin et les klaxons des rickshaws.

Le récit de la veille ici

Le café avec le menu adapté au souhait de chacun ici

Le café avec la patronne énergique, sur la rue


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