Ce matin, on se réveille sur le parking de la gare de Viseu de sus. De là part le Mocănița, le chemin de fer forestier. Il est encore exploité, et fonctionne désormais également pour les touristes une partie de l'année. Il y a cinq départs par jours, quatre loco à vapeur et une loco diesel, toutes alimentées au bois. On traverse de jolies vallées forestières et on revient.
A 8 heures pétantes, mes espoirs d'avoir deux places tombent à l'eau, il y a déjà la queue au guichet. Je laisse tomber et décide de profiter de l'ambiance, des bruits et de l'odeur si particulière de ces machines.
L'endroit que nous avions choisi pour dormir semble être le repaire des employés qui cherchent l'ombre ou un moment tranquille. Une conversation ponctuée de longs silences s'engage avec l'un d'eux, nommé Dimitri. Il conduit la loco qui part à 10 heures, et il est d'origine allemande.
Je vois que ses oreilles sont remplies de coton, aussi je lui donne des bouchons d'oreille, et pour faire bonne mesure, un pot de miel.
Je fais quelques photos au départ des trains, et j'en ris toute seule. Personne pour me coller une amende si je me mets au milieu des rails ou sur le bord de la voie, je suis seule responsable de mes actes.
Le départ de Dimitri sonne également le nôtre. Il me donne un joyeux coup de sifflet lorsque le train s'ébranle pour nous souhaiter bon voyage.
Quelques courses et un plein plus tard, et nous voilà partis pour les Bucovines.
Au col de Bislop, on profite d'une piste qui s'écarte pour un pique nique solitaire, en altitude. Pas de chants d'oiseaux, pas de bétail, et une chaleur piquante. Mais dans la vallée d'en face, un immense troupeau de moutons. Dommage qu'ils soient si loin...
On reprend la route. De chaque côté, des habitations précaires semblent avoir poussé comme des champignons. Une ossature bois, du plastique, et un peu d'herbe sur le toit.
Voilà qui change des maisons coquettes de la région précédente.
Dans les prés, tout le monde fauche.
A partir de Cârlibaba, la route devient en chantier ou mauvaise. Ça calme à peine les conducteurs roumains, qui ne sont pas les/ conducteurs les plus zen du monde...
Mais bientôt la campagne redevient riante. L'organisation des parcelles, les maisons, tout a changé et c'est magnifique. Du foin sèche partout.
Au lieu d'aller de l'avant, la lecture du guide vert m'a malencontreusement donné l'idée d'aller voir un haras perdu dans les montagnes, au bout d'une piste.
Nous y arrivons en fin de journée, mais c'est immense, sur des dizaines, voire centaine d'hectares. Nous ne trouvons personne. Des chevaux se devinent au loin dans des pâtures.
On s'installe pour dormir juste à l'entrée du haras. Il y a pourtant du monde qui passe, vélos, carrioles, voiture. Personne ne nous demande rien.
Un froid humide tombe doucement mais sûrement. La nuit promet d'être fraîche..
La gare de Viseu de Sus ici
Le haras fantôme là
Le récit de la veille ici