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  • Lucie

Dernier jour dans la famille.


La journée d'aujourd'hui sera plus paisible. On reste tout d'abord pas très loin de la maison, et on prend des photos d'ambiance.

Sadtiguil remonte ma manche pour se remettre en mémoire mes breloques, que j'ai enlevé pour pouvoir lui donner. Elle et sa soeur sont aux anges. Elle me tient la main toute la matinée, et rit de contentement chaque fois que son oeil croise son bras. à la petite soeur de 4 ans, je donne mon bonnet, qui me semble devoir plus lui rendre service pour le moment. Aux frères, je donne mon couteau et ma frontale. Pas de jaloux, enfin j'espère?

Notre hôte accepte de faire voler son aigle en entraînement pour que nous puissions faire quelques gros plans de vol et atterrissage. L'aigle est bien plus agressif que le jour de l'entraînement, le fait d'avoir chassé a réveillé tous ses instincts.

Histoire de nous donner quelques sensations fortes, l'aigle passe un cheveu au dessus de nos têtes pour attraper le leurre. Je dois dire que la vision d'un aigle vous fonçant droit dessus, le souffle de son passage au dessus de vous avec le bruit de ses ailes vous fait plus plonger au sol par pur reflexe de survie que tout autre pensée, genre, appuyer sur le déclencheur... J'enrage d'autant plus que ma carte est pleine juste pendant un vol ou j'ai l'aigle complètement de face. Ma foi, tant pis pour moi...

Nous assistons également au nourrissage du loup. Lui qui est plutôt paisible d'ordinaire retrouve tous ses instincts sauvages dès qu'on approche de sa nourriture. Les enfants s'amusent à le taquiner pour nous montrer sa sauvagerie, et c'est très impressionnant.

La matinée passe en un éclair.

Le midi, nous partageons un plat kazakhe réservé aux grandes occasions avec la famille, à base d'une tête de mouton, de côtes de cheval découpées, viande et graisse sur l'os, et conservées au sel dans les intestins, ainsi que des pommes de terre, carottes, oignons.

Les oreilles sont réservées aux enfants sages, pour le reste, on goûte et on approuve. La viande de cheval est un peu sèche mais goûteuse, le mouton tendre et filandreux à la fois. C'est bon, mais je n'en abuserai pas, en tout cas pas cette fois. D'autant que l'on nous a servi notre assiette habituelle, crudités, légumes, viande et féculents. Difficile de tout manger...

Surtout que Rahrenbek ajoute, comble de gourmandise semble-t-il, des grosses bouchées de graisse bien blanche, dont nous feignons tous d'ignorer la présence...

L'après-midi, les filles se lavent les cheveux, dans une bassine en zinc, et la lessive sèche dehors, jusqu'à être gelée.

Aiko, la petite dernière, m'emmène faire un ramassage de combustibles. On empile donc régulièrement des bouses en tas, mais le goût du jeu l'amène à collectionner également des pierres qu'elle tente de planter dans la terre gelée en guise de signalétique.

En fin de journée, nous retournons vers la rivière gelée immortaliser Rakhenbek, pendant que les grands jouent à nouveau au hockey et la petite à la luge, ou à quelque chose qui y ressemble.

La nuit tombée, Sadtiguil, la fille de quinze ans qui est scolarisée, reprend le chemin de l'école habillée comme un ours, le cartable rempli de vêtements encore gelés, à moto derrière son frère.

Il est surprenant de noter que les khazakhe éduqués ne parlent pas le mongol, obligatoire à l'école, obligatoire jusqu'à seize ans.

Demain nous partons, alors la soirée est particulière, oscillant entre ravissement et nostalgie.

Le récit de la veille ici


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