- Lucie
On a tout fait à l'envers !

Ce matin, le, ciel semble dégagé. Chouette ! Notre programme est clairement établi : passer une heure ou deux au cap Nord, vu que ça semble un truc à touristes, et filer a Gjesvaer passer le reste de la journée, voire y dormir. Hop, je remballe les affaires, déballe mon boîtier (le rangement du camion, après deux semaines d'expérience est devenu plus rapide et fonctionnel, j'ai supprimé le superflu). Bref, nous voilà partis. Bien évidemment, la route est splendide, désolée, et plutôt déserte ! Tant mieux. Nous doublons bientôt notre couple d'anglais, concentrés dans la montée, et nous voilà arrivé au péage, tenu par une jeune française. Une fois payé notre dû, je fais un tour d'horizon. En fait, peu de monde, un bâtiment, avec son incontournable magasin de souvenirs, mais en excellent état, deux points de vue aménagés, dont l'un sur le véritable cap Nord, accessible uniquement a pied, par un chemin de 9km de long. Aux horaires de l'Hurtigruten, qui fait monter ses touristes par cars entiers, ce doit être différent.
L'ambiance et les lumières me plaisent beaucoup, du coup je sors le grand jeu, pied, filtres... Mais je rencontre le même problème qu'à Vardø, le vent de face fait des micro-bougés et toutes mes photos en poses longues seront légèrement floues.
Nos anglais arrivent, en même temps qu'un grec, qui , lui, n'a que deux semaines de vacances et est donc venu de chez lui en moto, à raison de 1000 km par jour. Et le retour sera du même bois... Finalement on est des rigolos ! Et, dernière coïncidence amusante, nos voisins de parking sont deux photographes français, l'un de Montpellier et l'autre de Perpignan. Et en principe, on se reverra cet automne en Aubrac, pour le festival. Décidément, le monde est surprenant.
On assiste ensuite à la projection d'un film en panoramique, qui donne quelques images diversifiées du cap Nord, intéressantes mais qui me laissent un peu sur ma faim.
Sans regrets, ni d'être venu ni d'en repartir, vers 14h on file vers Gjesvaer. L'arrivée sur ce petit village est très jolie, mais les oiseaux sont partis là aussi, du coup nous suivons les conseils de notre hôtesse d'hier soir et reprenons la route pour Havoysund. Avec un peu de chance, j'aurai droit a un coucher de soleil???
Là encore, peu après la bifurcation de Russenes, le route devient extraordinairement belle. Nous prenons notre temps, dégustant kilomètre après kilomètre. Arrivés au but, j'aperçois dans les rues un panneau fléché «Artic View», et bien sûr on y va, on ne va pas se priver d'une telle vue, quand même?? Oui mais non, Artic View, c'est un restaurant, en fait... Non mais oui, la route (4km) pour y aller est invraisemblable de rudesse et de beauté, érigée de part et d'autres d'éoliennes, seules preuves de l'existence d'une possible verticalité aux alentours, dans ce contexte venteux.
Nous arrivons devant un bâtiment sans charme et sans enseigne, mais oui, c'est bien un restaurant. Et, de fil en aiguille, nous y buvons un verre, nous y mangeons, y rencontrons des habitants de l'île qui nous invite pour demain, et pour finir nous y installons la voiture pour dormir, absolument seuls au monde. Moralité, on a tout fait a l'envers, mais qu'est ce que c'est bien.
>> La journée précédente ici
Les infos pratiques
Site du Cap Nord ici
Artic View, le super restaurant improbable, c'est là